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UNE NOUVELLE INTERPRÉTATION DES BRONZES
D'AZAILA
Par Claude-Josèphe NONY Ancien membre libre de la Section Scientifique
Le nettoyage, au cours de l'hiver 1967-1968, par l'Institut Central de Restauration x des deux célèbres têtes de bronze a d'Azaila nous a incitée à tenter de faire une mise au point des recherches qu'elles ont déjà suscitées et à essayer de préciser dans quelles perspectives elles peuvent maintenant être examinées.
L'objet de cette étude est, en effet, constitué par ces deux têtes trouvées sur l'acropole hispanique de Cabezo de Alcalâ, à Azaila (Teruel), qui a été fouillée par Juan Cabré Aguilô à partir de 1919 8.
C'est dans le petit temple «romain» situé à l'intérieur des murailles, en face de l'entrée principale de la ville, qu'ont été recueillis, entre autres, les bronzes qui nous intéressent et dont voici le détail:
— éléments d'une statue masculine complète qui était de taille supérieure à la normale: la tête, les deux mains (la gauche devant tenir une lance, la droite à demi-ouverte, l'extrémité de l'index et du majeur étant brisée), les deux pieds chaussés du calceus senatorius et vingt petits fragments du vêtement avec indication de plis sur certains d'entre eux. Cette statue était debout, au centre de la plate-forme au fond de la cella du temple, tournée vers l'entrée; elle était plus
A. Diaz Martos, Taller de restauration de objetos arqueolôgicos del Institute Central de Conservation y Restauration, dans Archivo Espanol de Arqueologia, t. 38, 1965, n° 111-112, p. 191-192. — Qu'il nous soit permis de remercier ici tous ceux qui, au Musée Archéologique National comme à l'Institut Central de Restauration, ont facilité notre travail par leur extrême obligeance. Nous respecterons, au cours de cette étude, l'appellation consacrée de têtes de bronze bien que l'analyse spectrographique pratiquée sur la tête féminine par M. F. Burriel et communiquée par l'Institut Central de Restauration ait révélé dans cet alliage de cuivre plus de 10% d'argent et des proportions de chrome, d'étain, de fer et de plomb pouvant aller de 1 à 10%.
J. Cabré, Los bromes de Azaila, dans Archivo Espanol de Arte y Arqueologia, 3, 1925, p. 307 sq.